L’après COVID-19 : Quelle sera la physionomie des bureaux de demain ?
Avec la crise sanitaire, le télétravail, quand il est possible, reste pour le moment privilégié. Et cette pratique semble vouloir persister au sein d’un certain nombre d’entreprises. Pour respecter la distanciation sociale et assurer la sécurité des salariés, l’agencement et l’immobilier d’entreprise vont devoir se réinventer. Un réaménagement durable des bureaux, déjà en cours, est désormais nécessaire.
Si certains ont repris le chemin du bureau, d’autres, qui ont testé le télétravail, n’y retourneront pas. En tout cas pas tout de suite, ou pas comme avant. Le télétravail a fait une entrée en force dans nos habitudes et, entreprises comme salariés, y trouvent maintenant certains avantages. En effet, le télétravail évite d’abord la proximité entre les personnes, au bureau mais aussi dans les transports en commun. Si la première peut être évitée en travaillant à la maison, la seconde ne peut être obtenue que grâce à une politique d’urbanisme, beaucoup plus longue à mettre en place. De fait, le télétravail semble une alternative efficace pour allier travail, efficacité et sécurité. Ce qui change la donne pour les entreprises.
Cela implique un réaménagement des bureaux voire dans certains cas, un déménagement vers des espaces plus petits puisque le nombre d’employés sur site diminue. D’autres entreprises choisiront de mutualiser leurs espaces. Dans tous les cas, toutes devront prendre en compte que, selon le protocole de déconfinement imposé par le Ministère du Travail, chaque salarié doit pouvoir évoluer dans un espace de 4m2 minimum partout dans l’entreprise (couloirs, cantine, cafétéria…). Les entreprises devront donc revoir leur aménagement global pour respecter la sécurité des salariés et optimiser les surfaces. Cela doit commencer par un réagencement des espaces, du sens de circulation, de la disposition et de l’espacement des bureaux. Certaines vont également changer leur mobilier et opter pour des matériaux moins propices aux virus, comme des matériaux lisses et faciles à nettoyer. Les open-spaces seront également reconfigurés avec des systèmes de séparation en verre, en plexiglass, en contreplaqué… et réduits à un nombre limité de personnes (25 maximum pour 100m2 selon le protocole du Gouvernement).
Autre point polémique, celui des climatisations. Elles sont toujours soupçonnées de transporter les virus à travers leurs circuits. Ce qui est globalement inexact puisque le renouvellement de l’air se fait par une prise de l’air neuf à l’extérieur. Il va donc falloir procéder à des améliorations des ventilations pour celles qui en ont besoin, favoriser les portes automatiques, améliorer les plans de circulation. Mais surtout, ce sont les habitudes et les mentalités qu’il faut adapter à ce nouveau contexte (hygiène, gestes barrières, distanciation sociale…).
Les salariés, qui souhaitent privilégier le télétravail durablement, vont devoir adapter leurs logements et repenser leur intérieur. Ils devront impérativement aménager de vrais bureaux à domicile en privilégiant l’entrée de lumière et l’insonorisation, et aussi séparer l’espace personnel du professionnel pour rester efficaces.